Gina Bianchi

Héroïne d'un jour

C'est l'histoire d'une femme, Moune, "Héroïne d'un jour". Soit Moune, donc. Moune, sa carabine, sa grenouillère rose et sa théorie d'amants pis que médiocrissimes ; Moune et son masque citrouille-crème-basilic, ses prothèses ventrales, ses collègues minables ; Moune, si solitairement seule qu'il ne lui reste qu'à disséquer les solitudes de son entourage entre trois fantasmes, deux écrabouillages de piafs et une virée en boîte.

Moune qui finit par perdre les pédales jusqu'à tomber du petit vélo qui tourne pas rond dans sa tête...

Avec "Héroïne d'un jour", le triste se mêle au comique avec bonheur. L'extraordinaire ?

De voir abordés la pire des solitudes, l'anorexie, le suicide, et de pouvoir en rire d'un bout à l'autre sans que soit jamais oublié le tragique des situations.

Inattendu, décalé et mammaire, "Héroïne d'un jour" est sans doute le seul spectacle du festival à être soutenu par la Loterie romande. Une manière, peut-être, de faire comprendre au rieur téméraire qu'il a tiré le gros lot.